Cyril Pedrosa, le dessinateur de L’âge d’or, dont le deuxième tome vient de sortir, partage ses coups de coeur littéraires et artistiques à l'occasion de l'Année de la BD dans les bibliothèques. Retrouvez Cyril Pedrosa à la bibliothèque Claude Lévi-Strauss (19e) le samedi 14 novembre à 18h30, une rencontre à suivre également en Facebook Live.

En Vue : Le livre que vous aimeriez offrir ? 
Cyril Pedrosa : J'aime beaucoup offrir des livres avec l’envie de trouver le livre « juste ». En ce moment, j’aimerais offrir Vineland de Thomas Pynchon. Un texte drôle, un peu fou et plein de surprises.

Celui que vous aimeriez qu’on vous offre ? 
J’aimerais qu’on m’offre tous les volumes de l’édition des carnets de dessin de Robert Crump ! Je n’ai vu ces livres qu’une seule fois chez mon ami Tangui Jossic, et je le jalouse de les avoir. 

Un livre à mettre entre les mains des enfants ? 
N’importe quel livre, pourvu qu’ils l’aient choisi, qu’il leur fasse envie. J’ai l’impression que c’est la meilleure chose à faire, amener les enfants dans les librairies et les bibliothèques, leur montrer mille choses, et les laisser choisir.

Le livre que vous n’avez jamais pu lire ? 
Ulysse de Joyce, comme beaucoup de gens je crois. 

Un film qui vous a marqué ? 
Le roi et l’oiseau de Paul Grimaud, que j’ai découvert assez tard, lorsque j’étais étudiant aux Gobelins. Ce film déploie toute la puissance poétique que peut avoir l’animation, il a une vitalité et une grâce incroyable, j’y repense souvent.

Le film que vous avez prévu d’aller voir ? 
Je vais aller voir Un pays qui se tient sage, de David Dufresne. C’est un film dont j’attends la sortie avec impatience, tant le sujet de la contestation sociale et des violences policières me semble au coeur de la crise profonde des démocraties contemporaines.

Le tableau, la photographie ou le dessin qui vous accompagne (dans votre vie, dans votre sac, sur le mur de votre chambre) ? 
Il y en a plusieurs… L’enfant à la grenade, une photo de Diane Arbus, prise à Central Park dans les années 70 a longtemps été accrochée dans ma cuisine, et elle est tatouée sur mon avant-bras. Cette photo a mille sens différents pour moi : la folie du monde, son déséquilibre.

"Le talent des autres est une inspiration permanente, cela donne beaucoup d’élan."

L’artiste qui vous inspire ? 
Il n’y en a pas un, mais mille… Le talent des autres est une inspiration permanente, cela donne beaucoup d’élan. En BD par exemple, l’inventivité de David Prudhomme, sa capacité à chercher d’autres formes, je trouve ça extrêmement inspirant. 

Votre playlist du moment ? 
Ces derniers temps, j’ai beaucoup écouté Shintaro Sakamoto, qui fait une pop sobre et élégante, et Emitt Rhodes, dont j’adore les mélodies.

La dernière fois que vous êtes entré dans une bibliothèque ? 
C’était il y a deux ans, à Nantes, à la bibliothèque de la Manufacture, qui partage son espace avec Maison Fumetti, un lieu dédié à la bande dessinée.

Interview à retrouver dans le numéro novembre-décembre 2020 d'En Vue